Il est indispensable que vos slogans soient en écriture inclusive ou neutre. Comme décrit dans notre charte, l’écriture inclusive telle que nous l’employons ne sert pas à inclure les hommes cisgenres mais à visibiliser les personnes non-binaires et transmasculines. 
Mur en crépi beige foncé
La langue évolue et nos imaginaires avec. Aujourd’hui, les médias parlent de moins en moins de “drame familial” mais sont beaucoup à employer le terme “féminicide”. Il y a quelques années, on parlait de “drague de rue” ou “drague lourde”, quand aujourd’hui le “harcèlement de rue” et le “harcèlement sexuel” sont punis par la loi. 

En faisant évoluer notre langue, ce ne sont pas seulement les mots que nous faisons exister mais les réalités qu’ils représentent. C’est en employant les bons mots et les bons accords que nous faisons exister des réalités et des identités trop longtemps invisibilisées. 

Cela peut paraître compliqué au début d’utiliser des nouveaux mots, des nouveaux accords, mais on s’y habitue très vite. Il en va de la visibilité et de l’intégrité de nos adelphes trans et non binaires, qui est non négociable.
Ce lexique n'est volontairement pas dans l'ordre alphabétique car nous souhaitons que vous puissiez en comprendre tous les termes. Les mots sont donc dans un ordre logique et classés par thèmes.
Identités de genre et orientations sexuelles
Genre : le genre est une construction sociale qui ne signifie pas la même chose que le sexe. Il évoque  les rôles, tâches, comportements et fonctions qui déterminent ce que la société considère comme étant  attribuable à un genre en particulier. Comme il s’agit d’un concept culturel, il n’a rien de « naturel ».  On ne naît pas avec un genre déterminé, cependant on ne le choisit pas non plus, ce n’est pas quelque  chose qu’on contrôle.  

Personne cisgenre = personne dont le genre correspond à celui qui lui a été assigné à la naissance.  L’assignation est effectuée en fonction des organes génitaux du bébé.  

Nous rappelons qu’entre 1,7% et 4% des enfants naissent intersexes, c’est à dire en ne correspondant pas aux  normes binaires de la division sexuée (caractéristiques génétiques, hormonales ou physiques ni entièrement  femelles ni entièrement mâles). Cela mène à des mutilations génitales effectuées par le corps médical afin de faire  « entrer » l’enfant dans le spectre binaire et cela sans aucune justification médicale réelle.
Transidentité : terme parapluie pour désigner les minorités de genre, soit les personnes ne se  reconnaissant pas entièrement ou pas du tout dans le genre attribué à la naissance. 

- Personne transgenre binaire : personne qui se reconnaît dans la norme binaire mais dont le  genre ne correspond pas à celui qui lui a été assigné à la naissance. Par exemple, un homme  transgenre est un homme assigné femme à la naissance. Une femme transgenre est une femme  assignée homme à la naissance. ⚠️Attention, on ne parle plus de personnes "transsexuelles" mais de personnes transgenres.

- Personne transgenre non binaire : personne qui ne se reconnaît pas dans la norme binaire, c’est à dire qui ne se reconnaît pas exclusivement comme femme ou homme.
Mégenrer : Parler à une personne ou parler d'une personne en utilisant un genre qui n'est pas le sien. Le mégenrage peut être involontaire ou volontaire, dans tous les cas c'est une violence. Pour éviter de mégenrer une personne, il est bon de prendre l'habitude de demander aux personnes leur(s) pronom(s).
LGBTQIA+ : sigle pour désigner les identités Lesbiennes, Gays, Bi, Trans, Queer, Intersexes, Asexuelles (ne s’identifiant pas dans l’orientation sexuelle hétéro).
Queer : terme parapluie qui regroupe toutes les identités de genre et/ou les orientations sexuelles qui ne relèvent pas de la norme cisgenre (identité de genre) et/ou hétérosexuelle (orientation sexuelle).
Orientation sexuelle : ce sont le ou les genre(s) par le(s)quel(s) une personne est attirée sexuellement ou romantiquement. L’orientation sexuelle n’a rien à voir avec l’identité de genre. Les personnes transgenres ou cisgenres peuvent être indépendamment hétérosexuelles, homosexuelles, bisexuelles…
Adelphité/adelphes : l’adelphité est le terme permettant de dépasser la division binaire sororité/fraternité, non représentative de l’ensemble des identités de genre. Il recouvre la même  définition que les deux premiers mais de façon non genrée et donc inclusive de toutes les identités de  genre. Nous l’utilisons beaucoup dans nos collages.
Femmes et minorités de genre : pour être réellement inclusif, selon les slogans, plutôt que de "femmes", il vaut mieux parler de "femmes et minorités de genre", ou encore de "femmes et personnes perçues comme femmes".
Le(s) pronom(s) d'une personne : C'est la manière dont on désigne une personne par rapport à son genre. Au-delà du féminin et du masculin, il existe des pronoms neutres dont les plus utilisés sont iel ou ael. Pour éviter de mégenrer une personne, il est bon de prendre l'habitude de demander aux personnes leur(s) pronom(s).
L'emploi du "x" : Cette lettre, comme terminaison, en plus du « e » permet d’inclure les personnes non binaires.
Celleux : Contraction de “celles” et “ceux” permettant de sortir de la binarité de ces mots pour inclure les personnes non binaires.
Elleux : Contraction de “elles” et “eux” permettant de sortir de la binarité de ces mots pour inclure les personnes non binaires.
Toustes / touxtes : Contraction de “tous” et “toutes” permettant de sortir de la binarité de ces mots pour inclure les personnes non binaires.
Colleureuses / colleuxses : Il n'y a pas que des femmes dans nos collectifs, mais aussi des personnes transmasculines et non-binaires. Nous privilégions donc ces formes d'écriture inclusive pour parler du mouvement.
Pour plus de définitions en rapport aux identités LGBTQIA+ nous vous conseillons de consulter les comptes Instagram @JeSuisOror@LeCoinDesLGBT ou  @Paint.LGBT, ou encore @piapia.asso.media (liste non exhaustive)  
Violences sexistes & sexuelles
Féminicide : Meurtre d’une femme ou personne perçue comme femme en raison de son genre / de son genre perçu*, par son compagnon ou ex. En France en 2019, il y a eu 152 féminicides par compagnon ou ex.
*Un homme trans ou une personne non binaire peuvent être tué.e.x.s car perçu.e.x.s comme femme et/ou ayant des organes génitaux attribués au genre féminin.
Pédocriminalité : On parle de pédocriminalité plutôt que de “pédophilie”, car ce mot ne porte pas la dimension de crime inhérente à des relations sexuelles avec des enfants, qui, par définition, ne peuvent pas donner leur consentement. 
Racisme
Racisé.e.x : Le terme “racisé.e.x” a été théorisé par Colette Guillaumin (autrice de L’idéologie raciste) et va de pair avec le terme “racisante”, qui désigne la majorité blanche. Nous avons toustes une identité raciale, le terme “racisé.e.x” désignant celles et ceux pour qui cette identité a des conséquences oppressives.
Asiaphobie : Ensemble des discriminations et rejets à l’encontre des personnes asiatiques.
Fétichisation / Exotisation : Dans un contexte racial, la fétichisation ou l’exotisation se définit comme une vénération, une obsession à l’égard d’une personne racisée afin de l’objectiviser sexuellement.
Syndrome méditerranéen : Stéréotype culturel, à dimension raciste, du monde médical, où des professionnel.le.x.s soignant.e.x.s accusent les personnes arabes, noires ou d'autres minorités racisées d'exagérer leurs symptômes et leurs douleurs, entraînant une défaillance de la prise en charge médicale de ces populations. (En 2017 à Strasbourg, Naomi Musenga, femme noire de 22 ans est morte quelques heures après avoir appelé le Samu, les opératrices ne l’avaient pas prise au sérieux.)
Discriminations religieuses
Antisémitisme : Ensemble des discriminations et rejets à l’encontre des personnes de confession juive.
Islamophobie : Ensemble des discriminations et rejets à l’encontre des personnes de confession musulmane.
Pour plus de définitions en rapport avec les violences racistes et les discriminations religieuses nous vous conseillons de consulter les comptes Instagram @decolonisonslefeminisme, @la.charge.raciale ou encore @jesuisvoileeet
Oppressions
Transphobie : Ensemble des discriminations et rejets à l’encontre des personnes transgenres.
Enbyphobie : Néologisme créé par l’association des initiales du terme non-binaire (NB qui se prononce [én’bi] en anglais), et de phobie. Il désigne l’ensemble des discriminations et le rejet à l’encontre des personnes non-binaires.
LGBTphobies / LGBTQIAphobies : Ensemble des discriminations et rejets à l’encontre des personnes LGBTQIA+. Ce terme permet de regrouper toutes les discriminations que subissent les personnes queer car le terme “homophobie” ne regroupe pas toutes ces discriminations/oppressions.
TERFs : Trans Exclusionary Radical Feminist / des “féministes” transphobes qui rejettent et renient les identités de genres trans. Elles excluent les personnes trans de leur lutte. 
Putophobie : Ensemble des discriminations et rejets à l’encontre des travailleur.euse.s du sexe.
Grossophobie : La grossophobie est la discrimination et stigmatisation des personnes gros.ses en raison de leur apparence physique qui ne correspond pas aux standards de la société. Elle s'exprime dans tous les domaines : familial, intime, santé (corps médical), professionnel, social (la mode, par exemple). Lutter contre la grossophobie ce n'est pas faire l'apologie de l'obésité, c'est lutter contre la tyrannie des normes et les injonctions à la minceur, directes ou indirectes.
Psychophobie : La psychophobie est une forme de discrimination et d'oppression à l'encontre de personnes qui ont ou sont censées avoir un trouble psychique ou une autre condition mentale stigmatisée.
Validisme : Le validisme est l’idée qu’une personne est définie comme valide ou invalide selon une norme de capacité physique ou mentale et que cela justifie qu’elle soit mieux considérée ou discriminée au sein de la société .
Classisme : Le classisme est une discrimination fondée sur l'appartenance ou la non-appartenance à une classe sociale, souvent basée sur des critères économiques. Le classisme est une oppression par laquelle on juge de manière condescendante des personnes d'une classe sociale supposée inférieure, en leur faisant ressentir qu'elles seraient moins intelligentes ou moins capables.
Pour plus de définitions en rapport avec certaines des oppressions citées ci-dessus, nous vous conseillons de consulter les comptes Instagram @payetapsychophobie@payetonhandicap_ , @corpscools


Sources : Chloé Madesta / Lexique CFP / @JeSuisOror / @PayeTaNonBinarité@piapia.asso.media / mayasanaa.com / Wikipedia / Wiktionnaire
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